Après presque deux ans d’enquête, le GREVIO (Group of Experts on Action against Violence against Women and Domestic Violence) a publié le 15 novembre son premier rapport sur la mise en œuvre des mesures contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique que la Suisse s’est engagée à prendre en signant la Convention d’Istanbul en 2018. Lors de leur visite en Suisse, lors d’entretiens avec les autorités et les spécialistes ainsi que sur la base de rapports de la société civile, les expert_e_s ont dû constater qu’il existe des lacunes massives dans les mesures contre la violence et que la Suisse ne remplit pas les exigences de la Convention d’Istanbul. Sur le fond, le GREVIO critique à plusieurs reprises le fait que la Suisse, premièrement, ne met pas suffisamment d’argent et de ressources humaines à disposition pour lutter contre la violence, deuxièmement, ne s’adresse pas à toutes les formes de violence selon la Convention d’Istanbul et, troisièmement, continue de discriminer et de ne pas suffisamment protéger certaines personnes touchées par la violence.
Pour les personnes trans, les exigences et recommandations suivantes du GREVIO sont particulièrement importantes :
- Mise en œuvre des dispositions de la Convention d’Istanbul sans aucune discrimination : La Suisse doit prendre des mesures spécifiques pour prévenir et combattre la violence envers les personnes trans.
- Une sensibilisation aux personnes trans des autorités de poursuite pénale, du personnel de santé, des services d’aide aux victimes et des employé_e_s de refuges.
- Des études régulières de l’ampleur de la violence entre autres contre les personnes trans. Recensement de demandes d’asile fondées sur le genre comme motif de persécution.
- Prévoir des ressources suffisantes pour des organisations spécialisées de la société civile.
(basé sur le communiqué de presse du Réseau Convention Istanbul)
GREVIO Rapport d’évaluation de référence